Amateurs de cinéma ou cinéphiles du dimanche, venez découvrir les nouveautés et revisiter les classiques.

jeudi 26 janvier 2012

3 bonnes raisons de revoir Carnage (2011)


1. D’abord, Carnage est un film très simple: prenez deux couples, mettez-les dans une salle, faites-les se disputer et vous avez le dernier film de Roman Polanski! Celui-ci est aussi un film qui dure seulement 79 minutes.

2. Carnage est un film qui fait voir ce qui se passe quand le voile de l’hypocrisie, qui decouvre nos vies, va tomber. Deux familles bourgeoises se rencontrent pour discuter sur la rixe de leurs fils et pour résoudre la chose comme des personnes civiles. Mais la politesse bourgeoise se révéle fausse: elle est tellement inconsistante qu'elle ne dure que quelques minutes. Ce film montre combien les ‘valeurs’ pas méditées profondément et pas choisies consciemment sont inefficaces et inauthentiques et que le ‘bien’ imposé répond à une logique de vexation (observez l’évolution du personnage de Penelope, joué remarquablement par Jodie Foster). Est-ce que ça vous sonne familier?! Peut-être que ce film parle de nous, de l’homme occidental...

3. Il y a un personnage très étrange: Alan, joué splendidement par Christoph Waltz. Vous ne pouvez pas l' aimer: il est cynique, arriviste, sans scrupules et totalement dénué de moralité. Mais si vous pensez que après tout il est à sa façon brillant quand il dit de croire au dieu du carnage et si vous pensez que il est au moins apparemment charmant quand il dit de préférer la sensualitè, la folie et la tempête hormonale, ça signifie que peut-être vous devez remettre en valeur le côté dionysiaque de votre vie. 

Carnage est un film qui psychanalyse l’homme moderne et qui fait émerger notre partie la plus secrète.

Antonio

lundi 23 janvier 2012

La poétique macabre de Lucio Fulci


Lucio Fulci (1927-1996) a été un réalisateur italien. Il est connu comme “le terroriste des genres”, parce que il a traversé tous les genres en apportant une bonne contribution au moyen de son efficace style de regie. Ses 54 films appartiennent aux genres suivants: comédie (il a dirigé le célèbre Totò), musicarello (parmi les acteurs on trouve Celentano et Mina), comique (il a découvert la couple Franco Franchi - Ciccio Ingrassia), western (des films très violents), historique, d’aventure (les films de Croc-Blanc), fantastique, érotique, policier, d’horreur.
Les films les plus intéressants et les plus connus de Fulci sont les films d’horreur, en particulier la trilogie de la mort, qui comprend les films: Frayeurs (1980), L’au-delà (1981) et La Maison près du cimitière (1981). Aussi le policier L’Emmurrée vivante (1977) est un petit chef-d’oeuvre.
Dans ses meilleurs films il y a une tentative de représenter la violence en termes artaudiens et avec des nuances surréalistes et dadaïstes. Ainsi la violence devient un moyen pour dégager le spectateur de ses passions négatives, en assumant une fonction purificatrice.
Il y a aussi une atmosphère métaphysique très forte et très charmante, qui enchante le spectateur, en le transportant dans une autre dimension.
On peut dire que ceux qui regardent les films de Fulci sont serrés entre le ciel (l’atmosphère magique et le passage à travers un monde onirique) et la terre (la violence débordante et l’exhibition extrême de notre sang).
Lucio Fulci a influencé, parmi d’autres, le célèbre Quentin Tarantino et le controversé Pascal Laugier.

«Je ne me considère pas comme rien de plus que un artisan» (Lucio Fulci).




Antonio

La vie est belle de Roberto Benigni

    Pour commencer, La Vie est Belle est un film sortie en 1998, an où je n’avais qu’onze ans… Qu’est-ce qu’un enfant d’onze ans peut -il comprendre de la tragédie de l’holocauste et du génie de Benigni ? Je me souvenais de la fin, mais ça ne m’a pas dérangée du tout, au contraire, le souvenir a rendu le personnage de Guido encore plus extraordinaire et touchant à mes yeux.
    
     Une deuxième raison pour revoir ce  film est parce qu’il ne faut pas oublier le thème qu’il aborde. Je proposerais aux écoles de  le montrer  aux élèves chaque 27 janvier, à l’occasion de la journée de la mémoire : la Vie est Belle est délicat et mordant en même temps, j’oserais dire un mélange parfait entre comédie et drame. Il ne nous épargne pas les tragédies des camps de concentration, mais la narration reste toujours discrète, elle ne se perd jamais en vulgarités inutiles.   

     Enfin, si vous aviez l’occasion d’écouter de la musique sublime alors que vous lisez une belle poésie, vous ne le feriez pas plusieurs fois ? Moi, je le ferais. C’est pour ça que je n’ai pas seulement  voulu revoir, mais revivre la Vie est Belle, parce que la mélodie de « Beautiful that Way » de Noà est restée dans ma tête pendant toutes ces  années, comme-ci comme la poésie des scènes où Guido (Benigni) explique aux écoliers les merveilles de la race aryenne ou celle de la traduction tragi-comique des ordres impitoyables du soldat allemand dans une baraque : ce qu’on n’oublie pas est tout-à-fait quelque chose d’inoubliable qui vaut la peine de revivre. Lorsque j’associais le film à un souvenir, je parvenais toujours au mot « plaisir » et c’était à ce plaisir que j’avais envie de goûter une nouvelle fois. Et je ne me suis pas trompée, j’ai apprécié ce film à vingt-deux ans beaucoup plus qu’à onze ans, j’ai compris pourquoi à Los Angeles Sophia Loren a pu crier de joie « and the winner is… Roberto !!! ». Revoyez-le mes amis !

Belle-amie

samedi 21 janvier 2012

DU THEATRE AU CINEMA, TOUR D'HORIZON AVEC UNE JEUNE COMEDIENNE, JULIE


1. Bonjour Julie, tu es comédienne, nous sommes plus habitués à te voir sur les planches ou encore à la télévision ces derniers temps (Julie Fortune, miss météo 2010/2011, TLM), mais ce projet de court métrage m'intrigue. Peux tu nous en parler plus en détail et nous expliquer quel a été le déclic pour passer de comédienne à actrice? Est-ce une surprise? Désirerais-tu conjuguer les deux ces prochaines années?

J'ai appris mon métier dans diverses formations, certaines plus axées sur le théâtre contemporain, d'autres davantage sur un théâtre plus physique (commedia dell'arte) ou plus comique.
Il y a donc différents types de théâtre et différents types de comédiens à la base.
Certains préfèrent travailler sur des textes, d'autres créer des spectacles à base d'improvisation.
Un peu comme si l'on parlait de vendeurs...
on peut vendre de tout et le terme ne parle pas de lui même.
Comédien c'est pareil!
On peut te vendre du Molière, du Beckett, du one man show... ça n'aura pas le même goût !
Je pense que c'est un peu la même chose entre le théâtre et le cinéma, ou encore entre le cinéma et la télévision, ou la publicité, la figuration...
C'est à chaque fois différent mais basé sur un savoir faire similaire: l'interprétation.

En ce qui me concerne, j'ai commencé à travailler sur un court métrage parce que j'ai apprécié le scénario et l'équipe. Et c'est comme ça que s'est amorcée cette première expérience.
Avant le tournage nous avons fait des essais, répété (comme au théâtre!) mais pour un public qui ne sera pas réparti sur 50 sièges mais sur le diamètre d'un objectif.
Le public dans une salle de théâtre ne bouge (habituellement) pas. Alors que l'objectif de la caméra se déplace, regarde un ensemble ou se concentre sur un détail.
Non ça n'a pas été une surprise mais une curiosité et une belle découverte.
J'aime le théâtre. Je découvre le cinéma et ce que je vois me plaît.
J'aimerais donc continuer les deux sans distinction.

2. Selon toi, quelle est la différence majeure entre le cinéma et le théâtre? Qu'as tu appris en plus en faisant ce court métrage? Et au final, qu'est ce que tu préfères? Jouer pour le cinéma ou pour le théâtre? Qu'est ce qui est le plus difficile?

La différence majeure entre le théâtre et le cinéma...? Le public.
Au théâtre il est en face de nous. Il réagit. Il rit (ou soupire!), tousse, a son portable qui sonne !
On est en interaction avec lui. Si on se trompe de réplique il faut retomber sur ses pattes sans qu'il ne s'en rende compte, si on tombe on ne peut pas le cacher... ce qui est fait est fait, et nous avons des témoins ! Au cinéma, si on rate une prise on peut la refaire (la plupart du temps).
Mais le processus de création est plus ou moins similaire. On morcelle. On prend des bouts et on les retravaille. Dans l'ordre du spectacle (ou du film) ou pas. On travaille à plusieurs, avec nos partenaires de jeu, avec un metteur en scène ou un réalisateur, avec des techniciens son, lumière...

Je ne sais pas si je préfère l'un ou l'autre. Je n'aimerais pas ne faire que du cinéma. Les réactions du public me manqueraient, l'urgence de ne pas pouvoir refaire me manquerait. C'est un jeu avec des règles qui mettent une pression mais qui sont bien trop exaltantes!
Et maintenant que j'aperçois l'univers du cinéma je n'aimerais pas ne plus y toucher. C'est différent, on ne travaille pas avec les mêmes contraintes. On peut davantage travailler le tout petit, le détail au cinéma. Et ça c'est génial aussi. Alors non, pas de préférence...

3. Après avoir fait les prises, comment ça se passe en ce qui concerne le montage, tu es présente? Tu peux éventuellement dire si tu n'es pas entièrement satisfaite ?

Tout dépend des films. Les contraintes de temps ne sont pas toujours les mêmes.
Et c'est encore différent si on tourne en intérieur ou en extérieur.
En extérieur il faut faire attention aux lumières qui changent. Si la scène se passe à l'aube il faut aller très vite et on a pas forcément le temps de faire beaucoup de prises car le soleil ne nous attend pas pour se lever. Mais là je parle du tournage.
Disons qu'il y a plusieurs étapes: Le casting, la préparation (préproduction)... puis vient le tournage, qui est dissocié de la période de montage.

Sur le tournage on sait les plans qui sont tournés, ce que le (les) réalisateur(s) cherche(nt).
Et il y a un dialogue entre nous tous. Si le réalisateur n'est pas satisfait il modifie, nous oriente et l'on recommence en prenant en compte ses retours. Parfois l'on n'est pas satisfait de soi et l'on demande à refaire. Mais il y a plein de manières de faire.
Certains réalisateurs regardent la scène se tourner derrière un moniteur (écran) et cherchent à percevoir l'image, la scène telle qu'ils veulent la voir sur l'écran. D'autres regardent la scène telle qu'elle est en train de se jouer et sont plus avec les acteurs... Il n'y a pas de règle.
Certains réalisateurs nous proposent de regarder les rush après avoir fait la prise pour que l'on se rende compte de ce que ça rend à l'écran, mais la plupart du temps non.
En général les scènes ne sont pas tournées dans l'ordre du film mais selon les lieux ou les acteurs nécessaires. On va donc tourner toutes les scènes qui se passent dans tel lieu même si l'une est au début et l'autre à la fin du film. Ce qui va aussi engendrer des changements de costumes, de maquillages, ou des raccords. Si les protagonistes ont laissé le lieu en posant un objet à tel endroit il faut qu’on le retrouve où on l'a laissé, remettre les choses en places...
Si on recommence une scène où un personnage fume il faut faire attention à plein de détails (de quelle main il fumait la fois précédente, où il en était dans sa cigarette...) de manière à ce que l'on puisse couper des prises et raccorder avec d'autres sans que cela saute aux yeux.

Lorsque le tournage est bouclé on arrive à la phase de dérushage, de montage, de mixage...
c'est la postproduction. Mais là c'est moins mon domaine alors je ne peux vous expliquer que de manière un peu vague (puisque les comédiens ne sont plus présents, leur travail est terminé à ce stade).
Disons que l'équipe technique et le réalisateur vont visionner les prises, les découper, les mettre dans l'ordre. Mais cela va d'abord rester sur une version brute. Les lumières vont être un peu différentes d'un plan à un autre, on va voir les coupes, entendre les bruits de fond... La première version va s'appeler un ours. C'est une version du film dans l'ordre de ce qu'il va être au final mais non encore nettoyée. Cette version n'est jamais visible par le public. C'est celle que l'on va pouvoir donner au compositeur de la musique pour qu'il puisse commencer à travailler par exemple.
Puis cette version va être étalonnée, nettoyée. L'ingénieur du son va  dissocier les voix des bruits de fond et les superposer sur des pistes propres, mixer... Mais chaque lieu a un son différent, un silence différent. Vous n'avez pas la même atmosphère sonore dans une salle de bain que dans une rue de nuit. C'est pourquoi à la fin de chaque prise (pendant le tournage) on va enregistrer des « sons seuls ». On va donc enregistrer le silence du lieu où vient de se passer la scène. De manière à pouvoir ensuite y superposer les voix dans la version finale du film et faire le mixage.
Mais si l'on constate que l'on a fait des erreurs au montage, c'est trop tard!
On ne retournera pas les scènes. L'équipe va donc devoir faire avec la matière qu'elle a récoltée pendant le tournage (récupérer des passages ici ou là pour faire des liens dans l'histoire...).

4. Pourrais tu nous parler de quelque chose qui t'as plu, un élément que tu as découvert lors du tournage? Quelque chose qu'on ne pourrait imaginer n'étant pas dans le domaine du 7ème art? Merci beaucoup Julie

En découvrant le vaste monde du cinéma j'ai appris beaucoup de choses.
Je ne pense pas être capable de les résumer en quelques mots mais je crois que ce qui m'a le plus étonnée ça a été de voir l'ours de mon premier court métrage, la version brute.
Le Portrait
Car à ce moment là j'ai découvert à quoi ressemblait un film en cours de fabrication, j'ai vu à quoi cela pouvait ressembler avant d'être mixé. Et j'ai aussi découvert visuellement le travail des autres.
L'équipe est grande autour des acteurs pendant le tournage. Et même si l'on sait la fonction de chacun (cadreurs, perchman, scripte, la liste est longue...) on ne se rend pas forcément compte de la réalité de leur travail. Et puis, après le tournage on entend encore d'autres mots, d'autres fonctions, métiers... (qui ne signifiaient rien pour moi: mixage, étalonnage...).
En visionnant la première mouture de ce court métrage j'ai donc vu son embryon !
Et c'est fascinant !

Mais le théâtre aussi est fascinant !

Les courts métrages avec Julie :
 Le Portrait
https://www.facebook.com/LePortraitFilm?sk=info
Aux marches du palais
Et à la fin elle meurt
http://www.entrelesmailles.fr/et-a-la-fin-elle-meurt.html


Emeline

vendredi 20 janvier 2012

3 bonnes raisons de revoir La Haine

La Haine de Mathieu Kassovitz

 Vince, Hubert et Saïd nous embarquent dans une journée de 24 heures sur fond noir et blanc. Trois faciès qui n’ont pas été choisis par hasard et qui constituent un peu les prémisses du célèbre crédo « Black, blanc, beurre » survenu au cours du mondial 98. Trois personnalités différentes mènent l’action : Hubert tient le rôle du sage respecté, Saïd celui du bouffon et Vince, en proie à des désirs de vengeance, rêve d’être perçu comme un caïd.

Trois bonnes raisons de revoir ce film mythique :
-    Le film, réalisé en 94, dépeint la réalité sociale des banlieues. Le réalisateur multiplie les points de vue et évite les clichés, non sans humour. Tout y est : l’ennui du quotidien et la banalité des propos échangés en bas des tours d’immeuble, le squat, le deal de shit, la promiscuité des banlieues-dortoirs, le sentiment d’injustice, les conflits racailles-flics, les bavures de police, les insultes gratuites, le langage des cités, la frontière entre banlieue et capitale, les délits de sale gueule…
-    Le découpage de l’espace-temps et le noir et blanc donnent une valeur universelle et éternelle au film.
-    Le film sort des sentiers battus du cinéma français tel qu’il est souvent perçu à l’étranger : lent, porté sur la psychologie plus que sur l’action. Le génie de Kassovitz réside dans le fait que l’inaction devient action. 

Ingrid








Polisse de Maïwenn


                                                               Polisse de Maïwenn








   Sorti en 2011 et réalisée par Maïwenn, Polisse mérite bien le prix de Jury qu’il a remporté au festival de Cannes. Le spectateur se voit propulser dès les premières minutes du film dans l’univers aussi sinistre qu’éprouvant de la Brigade de protection des mineurs, où le quotidien est illustré par une succession de gardes à vue de pédophiles, arrestations de pickpockets, auditions de parents maltraitants et autant de personnages mineurs dont la souffrance nous émeut tout au long des scènes.
   La puissance du film réside indéniablement dans la capacité de la jeune réalisatrice à dépeindre le milieu de la police de manière juste. Alcooliques, angoissés, anorexiques ou violents, les personnages n’en sont pas moins attachants et dévoués à leur travail. Le citoyen moyen qui visionne ce film accepte volontiers les travers et les dérives de ces justiciers ordinaires qui, passionnés, s’évertuent à poursuivre un idéal de justice au détriment d’une vie de famille stable.
   La fin est à couper le souffle. Polisse est de ces merveilles qui vous font rire et pleurer plusieurs fois en l’espace de 2h14 et qui peut s’affirmer engagé sans craindre d’être accusé de voyeurisme ou de politiquement biaisé.
Nombre d’entrées pour le 3ème film de Maïwenn : 2 350 000. Un vrai chef-d’œuvre !





Ingrid

Le perchman, c'est qui ?

   
   Sans lui, regarder un film deviendrait plutôt difficile à comprendre et surtout à … entendre !! Et oui, le perchman est la personne qui va tenir ce très long bâton avec au bout duquel est accroché un micro en forme de balai brosse !
   Il collabore et assiste le preneur de son, c'est lui qui va également mettre des petits micros invisibles sur les acteurs, ou va décider d'étendre une moquette au sol pour des raisons acoustiques !
   Il doit être souple et discret et surtout attentif au timbre et au niveau de la voix, aux déplacements des acteurs, à l'enchainement des répliques et à la vitalité du jeu.
   Autrement dit, pour comparer avec les métiers de l'image, « le perchman est le cadreur du son » !
Petite devinette (made in Ingrid) : A quoi reconnaît-on un perchman en fin de tournage ?

Emeline

3 bonnes raisons de revoir Le Bon, la Brute et le Truand


 1.Parce que Clint Eastwood a vraiment la classe avec son cigarillos et sa nonchalance avisée. C'est d'ailleurs dans ce film qu'il endossera son mythique poncho qu'il gardera dans les deux autres volets de la trilogie du $.

2.Sergio Leone nous offre dans ce film une des plus belles scènes du cinéma : la course effrénée dans le cimetière de Sad Hill à la recherche des dollars avant le « truel » final.
Eli Wallach aura certainement tourné la meilleure séquence de toute sa vie : courant à perdre haleine parmi des tombes en plein désert en quête du trésor, ce passage est sublimé par l’enivrant thème musical en fond sonore qu'a spécialement composé Morricone. Il faudrait être de pierre pour ne pas ressentir ne serait-ce que le moindre frisson...

3.Outre les paysages à vous couper le souffle, ce film regorge de phrases cultes, dont la plus célèbre : le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent... Toi, tu creuses...

La liste est longue... je ne vous en dis pas plus, chut, le film va commencer...


Emeline

Il était une fois Sergio Leone



   Si vous cherchez la date de naissance de Sergio Leone, je ne pourrais pas vous répondre.
   Si vous me demandez à quel âge il est mort, je ne pourrais toujours pas vous répondre.
   Si vous voulez savoir s'il a des enfants et s'ils font également du cinéma, je vous dirais de consulter Wikipédia.
   En revanche, je peux vous parler d’anecdotes, d'anecdotes de tournage, de petits détails qui donnent finalement l'impression de connaître plus intimement une personne, au lieu d'une plate et linéaire biographie.
   Leone serait le fils spirituel de John Ford tant il a poursuivi l'oeuvre de ce dernier en la modifiant à sa manière. Il reprend les plans ¾ si propres au western mais met au point également cette technique du plan serré, qu'il utilisera maintes fois lors des duels.
   Il choisit des acteurs américains, même s'il laissera Wayne à Ford, il choisira le gentil Henry Fonda mais pour le rôle du méchant cette fois-ci. Clint Eastwood qui fut remarqué à l’époque par John Ford ( comme boy à tout faire sur le plateau) , connaîtra son heure de gloire grâce à Leone.
   Sergio aime également les grands espaces à l'américaine mais il montera son décor en plein désert espagnol, à Almeria ce qui ne dénaturera en aucun cas ses chefs d'oeuvre...
   Et puis il y a aussi Moricone, ami de longue date, qui donnera à ses films cette touche si particulière et si reconnaissable... Leone mettra un point d'honneur à ce que toutes les actions du film soient coordonnées avec la bande originale. Pour ce faire chaque scène sera tournée avec la musique en fond sonore. Il paraît d'ailleurs que cette technique de tournage ne plaisait pas à Clint à ses débuts...
Il paraitrait aussi, entre nous, que Clint ait toujours détesté la cigarette...


Emeline